La danse du couple

La danse du couple - Les coulisses et les enjeux de la vie à deux

de Serge Hefez avec Danièle Laufer

Pour vous, je résume ce livre en quelques lignes pour vous donner les principaux messages de ce best seller de Serge Efez

Crises

« La relation de couple n’est pas un état mais un processus de dévelopement continu qui évolue par crises sucessives » = ces crises sont normales et les surmonter maintient la relation vivante.

En cas de crise, chaque membre du couple renforce la conviction de l’autre (si je fais ça, c’est parce qu’il fait ça et vice-versa) = lecture linéaire

Pour sortir de la crise il vaut mieux échanger sur le couple que sur le partenaire = lecture circulaire.

Donc : parler de soi plutôt que de l’autre, exprimer des demandes plutôt que des reproches, échanger sur le couple plutôt que sur l’autre…

Chacun est responsable de la souffrance vécue dans la relation et vécue personnellement.

A qui appartient l’émotion ? Passé ? L’autre ? Soi ?…

Symétrie, complémentarité

Les relations sont fondées soit sur l’égalité (fonctionnement en symétrie), soit sur la dissemblance (fonctionnement en complémentarité)

Il faut essayer de passer de la symétrie à la complémentarité = sortir du cercle vivieux et de l’escalade dans les disputes : chacun redéfinit sa représentation de la relation, son rôle, etc.

Mais quand chaque place est fixe (complémentarité) = engager une discussion en symétrie permet de redéfinir des règles, des rôles…

Objectif : passer d’un mode de communication à un autre.

Pacte fondateur : alliance inconsciente du couple qui scelle les complémentarités et ancre et stabilise la relation (ex : frigide avec un éjaculateur précoce).

En consultation, le thérapeute « représente » le couple et énonce le contrat de mariage implicite ce qui permet à chacun de modifier son regard par rapport à l’autre et à la relation.

Le pot commun

Le couple peut être considéré comme un pot commun : chacun dépose ses attentes, désirs, sa représentation du couple, ce qui se partage ou non = surtout les règles implicites et les règles explicites qui font la dynamique relationnelle

Les 1ers mois et les 1ères années : réglage de la bonne distance et de ce que chacun met dans le pot commun. Mais ça évolue avec la vie !

« Les crises naissent de cette nécessité de redéfinir en permanence cette distance » = tango !

L’argent : très révélateur de la conception du pot commun. Comptes séparés : illusoire mais maintient l’idée que chacun a son espace d’autonomie bien à lui.

Identification projective 

C’est loger à l’intérieur de l’autre ce que l’on n’aime pas de soi = partie de soi dont on ne peut pas se débarrasser.

La personne va « téléguider » l’autre avec sa projection et comme elle a mis une partie de soi en l’autre, elle ne peut pas la renier ou s’en séparer. Attention donc à la situation d’emprise affective, dépendance affective (persécuteur/victime)

Plus la puissance de l’identification projective est forte entre les partenaires, plus le couple est fusionnel : chacun a un besoin vital de l’autre qui porte alors tout ce qui est refoulé et dénié or la différenciation est un des enjeux du couple.

L’attachement positif est ce qui nous permet de nous construire. Il n’y a pas de rapport de domination ou de pouvoir.

L’attachement négatif ressemble à des chaînes qui nous retiennent à un geôlier invisible.

Je et nous

La passion amoureuse est tout sauf un facteur de stabilité.

Interroger les circonstances du coup de foudre permet de voir toute la dimension inconsciente du lien amoureux.

Dans la 1ère expérience de couple (ou illusion duelle), le « moi » de chacun se confond dans un espèce de « moi conjugal » = recherche de la ressemblance et les 2 amoureux ne voient que ça.

C’est souvent quelque chose que les personnes recherchent ensuite dans leurs relations futures.

Plus on essaie de se construire contre un modèle, plus il s’impose à nous. On passe de l’illusion et la désillusion, ex : « je ne voulais surtout pas être comme ma mère et plus je vieillis, plus je lui ressemble ».

La relation duelle est nécessaire mais après l’autonomie de chacun est fondamentale pour la relation.

Après être « nous », chacun va devenir « je ». 

Les hommes et les femmes obnubilés par l’amour ne franchissent pas le cap de la folie amoureuse : recherche incessante de l’état fusionnel et donc pas de construction de vie à 2 possible.

Le lien passionnel amoureux peut être dissocié du lien relationnel.

Pendant la phase fusionnelle : chacun contient ses démons et ne voient que les vertus de l’autre. Quand ce stade est passé : on retrouve ses démons et on voit l’autre autrement = crise.

Pendant la période de fusion, la personne addicte l’est en général beaucoup moins et quand la désillusion arrive, la personne retrouve un comportement addictif. On met souvent le problème sur le compte de l’addiction au lieu de la dé-fusion.

Le toxicoman est dépendant de la drogue et l’autre est dépendant du toxicoman = complémentarité. La situation reste fusionnelle et le couple présente une forme : malade/thérapeute.

Représentations, identifications

Les hommes considèrent souvent leur couple, leur famille comme un tremplin pour accomplir des choses à l’extérieur. Les femmes sont plutôt à l’inverse.

Pendant un entretien, je peux demander au couple d’évoquer une situation révélatrice des difficultés qu’il rencontre.

Question : comment épouver son individualité au cœur de son couple ? Idem pour individu/société.

Un couple sans crise = couple suspect.

Quand vient la crise : travail de deuil à faire pour affronter la réalité après l’idéalisation. Mais on oscille entre l’envie d’aimer et l’envie de détruire. C’est propre à la nature humaine.

L’insatisfaction est un demande de changement, pas forcément une demande de destruction de l’autre ou de la relation = redéfinir la relation qui n’est plus conforme aux attentes.

A l’âge adulte, on a une personnalité constituée des diverses identifications de notre entourage.

Les relations de la fratrie sont largement aussi importantes que les relations des parents.

« Beaucoup de lits conjugaux sont envahis par des fantômes qui n’ont rien à y faire » (père, mère, frère, sœur…)

3 formes de couple

  • justaposition (1+1=1+1) ; le « je » est très important
  • fusion (1+1=1) ; le « nous » est prioritaire
  • équilibré (1+1=3)

Les fantasmes

Les fantasmes ne sont pas faits pour être réalisés : mise à distance de la réalité.

Ils ne sont pas tous sexuels. C’est un jardin secret.

Chacun vit ses fantasmes comme s’il était seul à les éprouver or : représentations communes !

En revanche : fantasmes pervers = réduction de l’autre à l’état d’objet.

Le pervers narcissique (pathologie assez rare) a besoin de l’autre pour projeter ses propres démons.

Se considérer comme une victime c’est considérer qu’on n’a aucune influence sur sa propre vie.

Quand le couple est en crise, ça peut être un des enfants qui prend la place du thérapeute et devient le porte-parole du couple = chacun doit retrouver sa place.

Dans la famille, il y a 4 types de lien

filiation (parents/enfants)

consanguinité (fratrie)

avunculaire (tantes, oncles/enfants)

alliance (couple) = le seul qui n’est pas biologique, le plus fragile et sur lequel tout repose.

Mythe conjugal, mythe familial, rituels

Le couple crée son mythe à partir de l’histoire familiale de chacun, ex : « dans la famille Foison, on est tous musiciens ».

La confrontation des mythes de chacun se vit dans le couple à travers des gestes du quotidien = on touche à l’identité familiale de chacun (ex : pain)

La différence entre un couple et une secte : possibilité de remettre en question les règles = pas d’imposition, flexibilité.

Il faut aller questionner les mythes familiaux (= contenus manifestes et latents) pour comprendre le système

« Les mythes participent à notre insu à forger les règles de la vie commune ».

Les règles implicites sont régulatrices de la dynamique de la relation

Souvent, le contenu manifeste est un prétexte ; dessous : demandes fondamentales

On oublie peu à peu le fondement des rituels ; on garde que ce qui est à la surface et on ne vient pas interroger la source du rituel.

Les rituels sont nécessaires car on ne peut pas réinventer chaque jour la vie quotidienne mais attention à la routine.

Pour ne pas ressentir les rituels comme une contrainte, il faut les réinterroger souvent.

En thérapie je peux prescrire, sans les expliquer, des « contre-rituels » pour déjouer des rituels dévitalisés.

Le fait que le thérapeute propose un rituel évite un rapport de force dans le couple et permet de créér autres choses (ex : rubans et rapports sexuels)

Le tiers enrichissant ou envahissant

Le couple a besoin d’éléments extérieurs pour tenir = projets, enfants, personnes importantes, passion… (pour danser il faut de la musique!) mais il faut que ça enrichisse la relation et non que ça l’écrase.

Plus les tiers sont nombreux, plus ils sont dosés, plus le couple reste conjugal

Si on se polarise trop sur un projet, un investissement : le couple peut devenir SARL, parental, hôpital, centre de formation…

Le couple peut devenir le thérapeute des partenaires : chacun évolue par rapport à son histoire en étant dans une relation à 2.

Le couple est thérapeutique car il tente en permanence de résoudre le conflit intérieur de chacun et le conflit extérieur du couple.

Parfois, on peut placer une chaise vide entre le couple pour représenter le « tiers » (la maladie, la personne « en trop », un enfant, un projet, etc.) et le faire parler ou le mettre en scène

Un des partenaires peut désigner l’autre comme bouc émissaire (= pas de tiers) ; on préfère ne pas se remettre en question et rejetter la faute sur l’autre = adolescence !

On peut préférer s’aliéner à une projection sur l’autre = « c’est à cause de toi que je ne peux pas faire ça »

On est de plus en plus libre, on a une infinité de choix = augmentation de l’angoisse, vertige.

Parfois, une maladie, une dépendance fixe le couple. L’autre devient son thérapeute et le couple n’a plus de marge de manoeuvre. La maladie peut donc être désignée comme le problème du couple.

On a une attitude ambiguë face à ce que l’on cherche : on veut que ça s’arrête mais on a peur du changement = comportement de l’adolescent.

Stabilité et changements

On arrive avec son baluchon dans le couple, sans y prêter attention, et on finit par croire que c’est l’autre qui nous a changé.

« Changer de couple n’est pas forcément un changement. Ce peut être simplement répéter ailleurs les ratés de sa propre histoire ».

« La stabilité du couple permet l’évolution et le changement ».

« Quand les individus prennent le risque de transformer une relation, elle possède à son tour le pouvoir de les transformer. En mieux. »

A l’arrivée du 1er bébé, il peut y avoir une « crise du modèle » quand les parents ne parviennent pas à définir la place de l’homme, de la femme, du père et de la mère.

Au 2ème enfant:la famille devient « famille-groupe » et ça occasionne des crises conjugales plus profondes.

Souvent, les homosexuels intériorisent l’oppression sociale = honte de soi, culture du sentiment négatif, rejet, dissimulation…